Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/175

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il les réfute séparément. Il combat celle de Luther dans ce chapitre onzième, qui n’est fait que contre cet hérésiarque, et dans les canons dix huit et vingt cinq, qui en sont formez : Et il combat celle des Semi-Pelagiens dans le chapitre 13. et dans les canons 16. et 22. qui en sont formez. Ainsi son objet, dans ce chapitre 11. est seulement de faire voir que le Juste agissant par l’amour de Dieu peut faire des œuvres exemptes de péché ; et qu’ainsi il peut observer les Commandemens, s’il agit par charité, et non pas qu’il a toujours le pouvoir prochain de conserver cette charité qui les rend possibles.

Et son objet dans le chapitre 13, est de déclarer qu’il est faux que les Justes ayent toujours le pouvoir prochain de persévérer, condamnant d’anatheme dans le canon 22. qui en est formé, ceux qui disent que le Juste a le pouvoir de persévérer dans la Justice sans un secours spécial et partant qui n’est pas commun à tous les Justes.

Et quoy qu’en cela le Concile établisse que les Justes, non-seulement n’ont pas la persévérance actuelle sans un secours spécial, mais qu’ils n’ont pas mesme le pouvoir de persévérer sans un secours spécial, ce qui n’est autre chose que de dire que tous les Justes qui n’ont pas ce pouvoir spécial, n’ont pas le pouvoir d’accomplir les Commandemens dans l’instant suivant, puis que persévérer n’est autre chose qu’accomplir les Commandemens dans les instants suivans, néanmoins sa décision n’est pas contraire à celle du chapitre 11. Que les Commande-