Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/176

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mens ne sont pas impossibles aux Justes, à cause des divers sens de cette proposition.

Pour prouver ce que je dis, il ne faudroit que traduire tout ce chapitre 11 ; et si vous le faites faire, vous verrez le sens du Concile à découvert. Il déclare d’abord sa proposition, que les Commandemens ne sont pas impossibles aux Justes, qui sont les parolles de saint Augustin. Et pour examiner en quel sens il l’entend, je vous prie seulement devoir la preuve qu’il en donne, la conclusion qu’il tire de sa preuve, et les Canons qu’il en forme. Que si la preuve qu’il en donne n’a de force que pour le premier sens ; si la conclusion qu’il en tire est en termes univoques dans ce mesme premier sens, et les Canons de mesme purement dans ce premier sens, qui pourroit douter de celui de la proposition ?

Voicy sa preuve : Les Commandemens[1] ne sont pas impossibles aux Justes ; Car ceux qui sont enfans de Dieu, c’est-à-dire les Justes, aiment Jesus-Christ, et il a dit, que ceux qui l’aiment gardent sa parolle, c’est-à-dire ses préceptes. Celte preuve est excellente pour montrer la possibilité au premier sens : car pour montrer que les Commandemens sont possibles à la Charité, cette preuve est excellente ; car Jesus-Christ a dit que ceux qui l’aiment observent ses Commandemens. Mais elle ne peut pas valoir pour montrer la possibilité en l’autre sens, c’est-à-dire pour l’avenir ; car il est bien dit que ceux qui aiment

  1. P. [non seulement], barré dans G.