Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/263

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De sorte que cette cause première et principale n’estant pas résidente dans l’homme, mais dans Dieu, ny dépendante de l’homme, mais de Dieu, il est manifeste en ce sens que l’observation des Commandemens n’est pas toujours au pouvoir des hommes.

Et c’est en cette manière qu’on ne conteste pas que les Infidelles, abandonnez dans le comble de l’Impiété et du dérèglement, et destituez des secours nécessaires pour l’accomplissement des Préceptes, comme ayant comblé la mesure de leurs crimes, ne soient en tel estat que l’observation des préceptes ne soit point en leur pouvoir.

Et ainsi ceux-là mesme desquels on peut dire en un sens orthodoxe qu’il est en leur pouvoir de les accomplir, en ce que s’ils le vouloient ils le feroient, sont néanmoins en tel estat, qu’on dit aussi, en un sens catholique et orthodoxe qu’il n’est pas en leur pouvoir de le faire, parce que la privation de la grâce les met hors d’estat de le vouloir.

Qu’il y a des choses possibles et d’autres impossibles qui perdent ces conditions en les considérant accompagnées de quelques circonstances.

Il est donc évident que les qualitez de possible et d’impossible conviennent ensemble à beaucoup de sujets, selon les divers sens qu’on leur donne, mais il est aussi véritable qu’on peut supposer de telles circonstances, qu’elles excluront l’une de ces deux conditions.