Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/265

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actuellement, qu’avec ce seul secours il les accomplisse en effet quelquefois, qu’il est en son pouvoir de les accomplir dans cette supposition, de telle sorte qu’il n’y a aucun sens, où, toutes ces circonstances estant posées, on puisse dire qu’il n’est pas en son pouvoir de les accomplir, ou qu’il soit impossible qu’il les accomplisse.

Et c’est ainsi, au contraire, qu’on peut dire d’un Juste, en le supposant destitué du secours nécessaire pour vouloir les accomplir, qu’il n’est pas en son pouvoir de les accomplir ; de telle sorte qu’on ne peut dire en aucun sens, en supposant cette circonstance, qu’il soit totalement en son pouvoir de les accomplir.

C’est pour cette raison que, pour présenter la vérité toute pure et toute dégagée des erreurs contraires qui la combattent, le Concile a formé deux importantes décisions, par lesquelles il establit que les Justes ont le pouvoir de persévérer quand ils ont la grâce, et par l’autre, qu’ils n’ont pas le pouvoir de persévérer quand ils n’ont pas la grâce.

Canon 18[1].
[Si quelqu’un dit que l’observation des préceptes est impossible à un homme qui est justifié et qui est constitué sous la grâce, qu’il soit anatheme.]
  1. Ici un blanc au manuscrit ; nous donnons les deux citations du concile de Trente indiquées par Pascal.