Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/291

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paroistre n’estre pas distingué des Catholiques).

Et Julian[1] :

Tous les Catholiques, disoit-il encore, le reconnaissent (le libre arbitre) ; au lieu que vous (en parlant de Saint Augustin) le niez.

Et ailleurs :

Ceux qui ont craint d’estre appeliez Pelagiens se sont précipitez dans le Manichéisme et de peur d’estre hérétiques de nom, ils sont devenus Manichéens en effet, et pensant éviter une fausse infamie, ils sont tombez dans un véritable crime.

(131)[2] Et Pelage, s’opposant à deux hérétiques contraires pour monstrer qu’il tient un milieu que la vérité remplit ordinairement : Nous reconnaissons le libre arbitre, dit-il, de telle sorte néanmoins qu’il a toujours besoin du secours de la grâce ; de sorte que ceux-là errent également, qui disent avec Manichœus que l’homme ne peut éviter le péché, et ceux qui assurent, avec Jovinian, que l’homme ne peut le commettre. Car les uns et les autres ostent la liberté, au lieu que nous soutenons que l’homme a toujours le pouvoir de pécher et de ne pas pécher, afin de reconnoistre sincèrement qu’il n’est pas privé du libre arbitre.

Aussi saint Augustin, se plaignant de cette erreur qu’on luy impose, [3][répond] :

  1. Aug. l. 1. Oper imperf. n. 98, et l. 2. ibid. n. 76 ; cf. supra pp. 124 et 123.
  2. Aug. Serm. 191, de tempore ; cf. supra p. 126.
  3. Addition faite par le correcteur du manuscrit.