Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/330

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bourg St-Germain rue Mazarin, vis à vis des Canettes ou chez Madame la Marquise de Sablé, à Port-Royal, au fauxbourg St Jacques. A Paris.)

VIII. — Lettre de Madame Perier à Mr de Bienassis[1] (copie au 2e recueil du Père Guerrier, p. 79).

A Clermont ce 8. mai 1676.

Que pourrois-je vous dire, mon cher fils, de la consolation que m’a donnée vostre lettre, puisque vous en sçavez plus que je n’en sçaurois exprimer, par la connoissance que vous avez des sentimens de mon cœur ? Je remercie Dieu de tout mon cœur de la tranquillité d’esprit qu’il vous donne ; je le prie de vous la continuer. Vous sçavez que c’est le comble de mes souhaits ; j’ay bien de la joye aussi de ce que vous m’asseurez qu’elle ne sera pas troublée de quelque manière que les choses réussissent. Priez qu’il vous maintienne dans cet estât, et souvenez-vous tousjours, mon cher enfant, que rien n’est nécessaire, ny bien, ny utile que la volonté de Dieu. Vous verrez, par la lettre de vostre frère, la condition qu’on vous impose. Il vous mande les sentimens de vos amis ; mais vous pouvez bien juger qu’on ne vous prescrit rien : car quand on est sur les lieux, on trouve des difficultez qu’on ne sçauroit prévoir de loin ; ainsi vous examinerez les choses, non pas vous-mesme, mais les personnes qui ont la bonté de s’intéresser à vostre conduite. Vous estes bien heureux d’en avoir tant et de si considérables. Tâchez d’en profiter non-seulement pour cette occasion, mais aussi pour toute la suite de vostre vie. Asseurez-les tous, s’il vous plait, de ma tres-humble reconnoissance de la grande charité qu’ils ont pour vous. J’espère qu’elle redoublera dans le grand besoin où vous estes des prières, du conseil et du secours des personnes charitables

  1. Son fils aîné, Étienne Perier.