Page:Œuvres de Blaise Pascal, XI.djvu/340

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à vous, priez pour moi. Personne ne vous escrira aujourd’huy que moy, parce que vos sœurs sont dans une occupation qu’elles ne peuvent pas quitter. Je vous prie de dire à M. de Rebergues que j’ai receu sa lettre, que je le remercie de ses nouvelles, et que s’il revoit Madame la duchesse de Lafeuillade[1], il m’obligera bien s’il veut avoir la bonté de l’assurer de mon respect, que j’ay bien du déplaisir du mal de ses yeux, et qu’aussitost que j’appris la mort de M. Doublet je pensay à elle. Je seroisbien aise de sçavoir des nouvelles de messieurs ses fds et de mademoiselle sa fille. Adieu, encore une fois, mon très-cher fils. Je vous embrasse de tout mon cœur et vostre frère aussi.


XIV. — Lettre de Madame Perier a Monsieur Vallant (Autographe à la Bibliothèque Nationale, ms. f. fr. 17051, f° 160).

A Clermont, ce 27. Octobre 1681.

J’ay creu, Monsieur, que je ne devois pas manquer de vous mander une nouvelle qui sans doute vous touchera ; c’est la mort de Mr Laporte, médecin, que vous connoissiez et estimiez. Nous l’avons perdu le 22. de ce mois ; et ce qui est d’autant plus sensible, c’est qu’il est mort par un accident qu’il n’y avoit pas lieu de craindre qui deust avoir une suitte si terrible. C’est un coup de pié de cheval sur l’os de la jambe qui emporta une pièce du bas de la chaussette et de la peau, sans fracture d’os ny autre chose qui put donner le moindre sujet d’aprehender. Cependant peu à peu, les accidents que luy-mesme prevoyoit sont venus l’un après l’autre, le desvoyement, la fièvre, des frissons desreglez qui estoyent proprement des tremoussemens. La playe s’est sechée, et enfin il est mort le 26. de sa blessure, quelque soin qu’il ait pris luy-mesme de se faire faire les incisions et toutes les choses

  1. Charlotte de Rouannez.