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DE L’ENTITÉ NATURELLE

l’explication suivante. Les quatre saveurs sont parfaites en toute espèce de sujet. Cependant, elles ne sont reconnaissables (pervestigabiles, ) dans aucun sujet hormis dans l’homme. La colère tire son principe de l’amertume. Et toute chose amère est chaude et sèche ; cependant le feu ne l’atteint pas. Car le feu n’est ni chaud ni sec ; il est le Feu. L’acidité est mélancolie. Car tout ce qui est acide, est froid et sec. Et ce que l’on comprend sous l’appellation de Mélancolie n’appartient en rien à la terre. Car entre la Terre et la Mélancolie existent un grand intervalle et une grande différence. Le phlegme provient de |a douceur. Car toute chose douce est froide et humide, et pourtant ne peut équivaloir à l’eau ; c’est pourquoi le Phlegme et l’Eau sont choses distinctes, ayant chacune leur raison d’être, tout comme l’eau et le feu. Le sang provient du sel ; et tout ce qui est salé est sang, c’est-à-dire chaud et humide. Et tout ceci s’entend des quatre complexions, selon qu’elles naissent dans le corps, comme l’Acidité, la Douceur l’Amertume et la Salsitude. Nous ferons mention des autres dans le chapitre suivant. Donc nous pouvons conclure que, si le sel domine dans l’homme par l’Entité de la complexion, alors celui-ci est sanguin. Si l’amertume prévaut, il est colérique. Si l’acidité prédomine, il est mélancolique. Si la douceur surpasse les autres, il est phlegmatique. Ainsi donc, les quatre complexions sont dans le corps comme dans un cer. tain jardin, dans lequel naissent l’amarissa[1], le po-

  1. Ou les Amarissa ? Ce terme est inconnu à Roch le Baillif, Gérard Dorn et Michel Toxites. il ne figure pas dans le Lexicon Medicum de Castelli.