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LIBER PARAMIRUM

contre la volonté et le consentement des hommes, excités par l’envie seule ou par les aiguillons des autres affections mauvaises. Comme nous avons, d’ailleurs, fait mention de ceci plus haut, où nous avons traité des Esprits, il n’est donc pas besoin de le répéter ici. Cependant cette connaissance est nécessaire au médecin, afin qu’il comprenne parfaitement la chose. Nous vous exposerons maintenant l’autre voie par laquelle les esprits nous infligent des maladies. Posons d’abord ce principe, savoir que, par nos cogitations, par les sens et la volonté s’accordant parfaitement ensemble, la volonté parfaite peut être affermie (confirmari, ) en nous à tel point que nous consentions, désirions et cherchions à infliger une peine ou un dommage au corps d’un autre individu. Cette volonté arrêtée et ferme est la Mère qui engendre l’esprit. Recevez donc cette doctrine : La chose pensée (sententia, ) produit la parole ; ainsi la chose pensée est la mère du discours. Ainsi, où il n’y a pas chose pensée, il n’y a ni discours, ni parole. La même chose a lieu au sujet de l’esprit. La même voie par laquelle s’engendre la parole est celle par laquelle s’engendre également l’esprit, qui possède son habitation selon que notre volonté est pleine et parfaite.

CHAPITRE VI


Mais il importe d’examiner plus attentivement, au sujet de ces esprits, comment ils nous portent préjudice, ce qui a lieu ainsi : Si je m’applique à nuire à autrui de toute ma volonté (plena