ous devez savoir qu’au temps d’Hippocrate,
de Rhasis, de Galien, etc., des cures extrêmement
heureuses et parfaites ont eu lieu. La
cause en est que les purgatoires, en ces siècles, étaient
fort minimes. Mais depuis et ensuite, comme les maux
augmentèrent en proportion considérable, et chaque
jour de plus en plus, les guérisons furent rendues inefficaces.
Et c’est pour cette raison qu’elles n’ont jamais
été aussi mauvaises qu’aujourd’hui dans le monde médical.
Car le purgatoire est trop violent pour être calmé
(sopiri, ) par aucun médecin. De
sorte que, si les médecins d’autrefois sortaient de Ja
tombe pour revenir parmi nous, tout leur art serait
vraiment aveugle et nul. Ceci est absolument vrai,
car un châtiment s’y est ajouté. C’est pourquoi nous
employons, dans ce traité, le style chrétien, par lequel
nous conduisons à l’intellection vraie, à savoir que
toutes les maladies sont des fléaux, des exemples,
indices ou commonéfactions, ce pourquoi Dieu nous
les enlève par la foi, chrétiennement et non à la façon
paienne par des médecines, mais vraiment dans le
Christ. Car le malade qui place son espoir dans la
médecine n’est point du tout chrétien. Il advient, au
contraire, que celui qui croit en Dieu, celui qui
confie à Dieu le moyen par lequel il recherche la guérison,
celui-là est vraiment chrétien, que cette guérison
s’accomplisse miraculeusement, soit par les
Saints, soit par son industrie propre, soit par les
médecins, soit par les bonnes femmes (anus, ). Or, vous autres, chrétiens, vous