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PARACELSE

et j’espère que tu le seras, comme celui qui ne rougit pas de répudier les erreurs connues et d’acquiescer à la vérité rayonnante. Ceci a été pour moi la cause pour laquelle j’ai jeté les yeux sur toi en premier lieu. Et afin que je ne dépense pas en vain mon temps que je passe dans la ville de Saint-Gall, il m’a plu de susciter à prononcer un jugement, ta renommée ainsi que ta cognition et ta sapience dans les choses naturelles, afin que le perpétuel souvenir de l’un et l’autre de nous soit accru parmi ceux qui admirent la médecine. Car tu n’es pas seulement reconnu comme conservateur et principal adepte de cette vérité concernant l’éternité, que nous devons recueillir et propager ; mais tu ne brilles pas moins comme ordonnateur et ministre des choses du corps, dans lequel le principe éternel habite également. C’est pourquoi il m’a paru excellent, suivant toute justice, de te dédier mon œuvre Paramirum, qui commence ainsi :

Le médecin doit avoir appris, avant toutes choses, que l’homme peut se composer de trois substances. Car bien que celui-ci soit formé du néant, néanmoins il a été fait dans quelque chose. Ce quelque chose est divisé en trois. Ces trois choses constituent l’homme tout entier, et sont l’homme lui-même ; et l’homme est le même que ces trois choses, par lesquelles et dans lesquelles il possède lui-même toutes choses, tant bonnes que mauvaises, en tant que corps physique. Il s’ensuit de ceci qu’il est nécessaire au médecin de connaître leur division et de connaître également leur composition, leur conservation et leur dissolution. C’est, en effet, dans ces trois choses que consiste, tant la santé que la maladie, entière, moyenne ou minime (), de