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LIBER PARAMIRUM

que, si vingt hommes sont unis par une croyance ou un pacte, et que tu les aies tous connus ainsi, tu les connaîtras de même s’ils sont séparés ; et tu sauras dire s’ils ont été séparés de telle ou telle manière, et ceci en notant, à leur sujet, ce que tu reconnais en eux. C’est ainsi que tu dois connaître toutes choses. C’est dans la séparation que tu verras le plus exactement ce qui est séparé[1]. Or, si ceci n’est fait, que reste-t-il, sinon le principe de la mort, c’est-à-dire la destruction de toute souveraineté ?

Donc afin que tu comprennes l’argument qui sert de base à ce chapitre, sache qu’il a été seulement indiqué ici que le soufre, le sel et le mercure sont les trois substances susdites, mais cependant cachées par la présence de la vie. C’est dans la séparation de la vie qu’elles se dévoilent et se manifestent. C’est pourquoi il faut maintenant que tu connaisses leurs genres ainsi que leurs espèces, de telle sorle qu’elles soient alors toutes nommées ; et si une maladie, ou deux ou plusieurs adviennent, tu puisses dire : ceci est une maladie, et telle chose l’a suscitée. Et selon l’exemple que nous avons donné de l’alliance de l’unité, constituée de beaucoup de parties, si cette alliance est rompue, alors tu dis : C’est celui-ci ou celui-là qui a causé cette rupture, et de telle ou telle manière ; et tu ne diras pas : La colère, la mélancolie, le phlegme, etc., l’a causée ; mais tu affirmeras plutôt : Cet homme l’a causée ; et c’est de même que tu dois comprendre ceci. Car s’il est dit : Cet homme l’a causée, c’est mieux et plus juste que de dire : La colère l’a causée. Car la maladie, selon toutes ses

  1. Sous entendu : « Et tu y remédieras en restaurant le principe qui s’est séparé. »