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PARACELSE

parties, ne peut être mieux comparée qu’à l’homme. Que ceci, ô médecins, vous serve d’axiome. L’essentiel (cardo, ), en cette chose, est que ce qui est la maladie soit appelé l’homme, avec toutes les propriétés inhérentes à l’homme. Ainsi tu lui attribueras trois Éléments, trois substances, quatre Astres, quatre Terres, quatre Eaux, quatre Feux, quatre Airs et toutes les conditions, mœurs, propriétés et natures de l’homme, sans lesquelles il n’est nulle maladie, ce que tu as oublié lorsque tu as écrit que les maladies sont nées des quatre humeurs ; qui, cependant, n’ont jamais eu la moindre affinité avec les éléments ni avec ces trois ou quatre choses. Il est bon de parler de cette propriété puisque toutes les natures viriles sont trouvées dans la maladie et qu’elle est nommée homme (vir) ; parce que celui-ci, de même que la maladie, a été formé du limbe parfait[1]

  1. Paracelse rejette nettement la théorie des quatre humeurs et des quatre complexions ou tempéraments, ce qui a échappé à tous ceux qui ont voulu disserter, de nos jours, sur l’art spagyrique. Il se sépare, en ceci, non seulement des galénistes officiels, mais encore des hermétistes, tels qu’Arnauld de Villeneuve qui, dans son Commentaire sur l’école de Salerne, consacre un long chapitre aux quatre tempéraments, (Ch. LXXXVII, et qui, dans son Speculum introductionum medicinalium admet huit complexions, formées par le mélange des quatre humeurs (chap. III). Fernel, qui n’a probablement pas dû pouvoir lire Paracelse, exprime déjà une restriction au sujet des tempéraments : et quoique officiel, il lui déplait de faire consister ces tempéraments uniquement dans les humeurs, ce qui lui inspire cette phrase remarquable : non ex humoribus, sed ex constitutione propria, definiendum est corpori temperamentum ; quœ humorum sunt nomina periti artificis non est corpori accomodare. (De natur. parte medicinal, Lugd. 1551, Lib. III, cap. XI.