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PARACELSE

créées ? Car il y a tant d’espèces, que la résine de Rhétie n’est pas la même que celle de Norique[1] et que l’huile d’amandes de Naples n’est pas semblable à celle qu’on récolte au lac de Cumes. De même les plantes qui croissent sur les montagnes diffèrent lorsqu’elles naissent dans les plaines, ce que je ne veux pas décrire davantage ici. La cause de cette variété et de cette multiplicité vient de ce que le Christ a dit : tout royaume divisé contre lui-même périra. Donc si ces choses doivent périr, il est nécessaire que des guerres intestines soient excitées dans les membres particuliers, et que le corps soit ainsi dissous et tué, et ceci de diverses manières. Car les espèces[2] échappent à toute investigation (impervestigabiles sunt, ). Et ceci est le fondement des maladies, et non pas les humeurs. Et ainsi les médecines sont nombreuses ; et, à cause de ceci les destructions sont nombreuses également. La médecine elle-même est une chose caduque, qui naît avec l’homme et meurt avec lui. Car ceux-ci sont les cercles (anni) de Platon, dans lesquels toutes choses sont renouvelées (innovantur, ), au sujet de quoi Arnoldus[3] nous a laissé quelques arguments pour la compréhension de ceci ; mais retournons le plus tôt possible à notre propos. Celui qui a connu vraiment les chapitres de la destruction du royaume, celui-là est l’homme savant, qui doit être admis à la science de ma base démontrée. Comme conclusion de ceci, afin que toutes les mala-

  1. Contrées voisines de la Pannonie.
  2. Species, dans le sens d’apparences.
  3. Est-ce Arnauld de Villeneuve ? Nous n’avons point trouvé, dans ses Œuvres Complètes, Éd. de Bâle, 1585, qu’il ait traité de ce sujet.