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LIBER PARAMIRUM

Maintenant prêtez attention à l’anatomie des maladies qui lui adviennent : la cataracte, la taie (macula), la taie blanche (albugo), l’éblouissement (scotomia), etc., etc. Pourquoi ceci ? Si tu possèdes dès maintenant les simples guérissant les yeux (ocularia simplicia, , alors, fais attention qu’en eux tu retrouves l’apparence (species) du mal dans son anatomie. Exemple : Les maladies provienneni (descendunt)[1] de la transmutation. Transmue maintenant ces anatomies oculaires, et dans cette transmutation examine l’anatomie du goût et de l’apparence ou image, et moins celle de l’image, plus celle du goût. Et si tu as acquis Îa concordance de ces choses conjointes, quel est l’aveugle, ayant demandé à Dieu, par une prière ardente, le pain, auquel serait substitué, au lieu de pain, le poison ? Sois donc habile et savant en anatomie ; alors il ne t’est pas servi des pierres pour du pain. De même tu dois savoir que tu dois être un père pour la maladie, et non le docteur ou médecin de celle-ci. Donne donc à celle-ci la nourriture (pasce illum, ) comme le père la donne à son fils. Et de même que le père est affectueux envers son fils, de telle sorte qu’il le sustente suivant ses besoins et lui donne ce qu’il lui faut parce qu’il est son fils, de même il est nécessaire que le médecin soit affectueux envers son malade. De même que tu comprends cet exemple, il convient que les autres exemples, dans l’acception des autres maladies. soient aussi semblables. Tout ce qui est transmué, transmue-le de même, toi aussi ; et prends garde en ceci que les anatomies conservées (salvae anatomiae, ) concordent réciproque-

  1. Nemmen sich, nascuntur, dit le premier traducteur latin.