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PARACELSE

ont travaillé assiduement afin de chercher en l’homme la santé de celui-ci, son eau-de-vie, sa pierre des philosophes, son arcane, son baume, son or potable et autres semblables. Ce qu’ils ont eu raison de faire. Car toutes ces choses existent, et elles se trouvent aussi dans le monde externe. Celles-ci, telles qu’elles se trouvent dans le monde externe, sont également semblables dans notre monde interne. Vous devez tenir pour certain que rien n’est si noir, qui ne conserve en soi un peu de blancheur, et rien n’est si blanc qui ne retienne quelque noirceur. Il en est de même des autres couleurs. C’est pourquoi, en même temps que ces couleurs-ci, les autres paraissent également. Le Sel est blanc ; cependant il a en lui toutes les couleurs. Le Soufre brûle ; c’est pourquoi il contient toutes les huiles. Le Mercure coule (diffluit, ) ; donc il renferme en lui les hu meurs. Et ainsi des autres, ce que nous remettons à la philosophie.

Ainsi l’homme est vraiment son propre médecin : Car s’il vient en aide (opitulatur, ) à la nature, celle-ci lui prête assistance et lui donne un jardin en raison de toute l’Anatomie[1]. Car si nous étudions et scrutons les causes de toutes choses, nous trouvons que notre Nature elle-même est, pour nous, un médecin, c’est-à-dire qu’elle a en soi toutes choses dont elle a besoin. En passant, considérez, je vous en prie, les blessures. Que manque-t-il à une blessure ? Rien, sinon de la chair. Il faut donc que celle

    laquelle est située la plus grande partie de la santé humaine, de son eau-de-vie, etc.

  1. Le premier traducteur latin dit : largitur ipsi fundamentum. il a dû lire Grundt au lieu de Garten.