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PARACELSE

bin[1] du Microcosme reçoit le Tereniabin de l’air. Et toutes choses supportent cette explication. Ainsi le ciel et la terre, l’air et l’eau ne sont qu’une seule chose, et non quatre ; non deux, non trois, mais une chose unique Et s’ils ne sont pas joints (conjungantur, ) ils existent divisés et séparés. De ceci nous devons conclure que, si nous voulons adapter ceci à la médecine, il convient de savoir que, pour les médicaments que nous devons administrer, il faut administrer le monde total, c’est-à-dire toutes les vertus du ciel et de la terre, et de l’air, et de l’eau. La cause de ceci est que, lorsqu’une maladie est dans un corps, tous les membres sains combattent avec celui-ci, et non pas un seul membre, mais tous. Car une maladie est la mort de tous ces membres. Et c’est parce que la nature a le pressentiment de ceci qu’elle déploie (producit, ), contre la maladie toutes ses forces et toutes ses ressources. Donc, il importera de constituer une médecine telle, qu’elle renferme en elle le firmament universel, tant celui de la sphère supérieure, que celui de la sphère inférieure. D’où vous pourrez juger avec quelle puissance la nature résistera à la mort, puisqu’elle appellera et attirera à son aide le ciel lui-même, et la terre, et toutes les vertus et puissances de ceux-ci. Et, de la même manière que vous comprenez que l’âme lutte contre le Diable, de toutes ses forces réunies, lorsqu’elle a invoqué Dieu lui-même, de tout son cœur et de toutes ses forces pour résister au Diable, ainsi la nature elle-même met aussi un soin égal à réunir et employer tous les secours

  1. Voir page 236 l’explication de ce terme.