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LIVRE DES PROLOGUES

existent à l’état latent à l’intérieur du corps, laquelle opinion est extrêmement fausse. Examinez donc plus profondément quelle est la chose qui contamine le corps par le poison, et non comment le corps se trouve en état d’infection. Ne vous souvenez-vous pas que tous les maux possibles, ou celui que vous voudrez spécialement, surgissent tout d’un coup d’eux-mêmes, du corps ? Et n’est-il pas tout à fait courant que celui-ci soit immédiatement enflammé ou attaqué d’une manière quelconque ? Cependant nulle cause ne paraît avoir provoqué la maladie. Outre ceci, nous vous rappelons qu’il y a cinq choses qui blessent le corps, et disposent celui-ci à la maladie, contre lesquelles il ne saurait lutter, mais auxquelles il est obligé de se soumettre afin qu’elles l’affaiblissent. Car elles ont un tel pouvoir sur ce corps, qu’il leur est permis de l’atteindre profondément (afficere)[1] en sa nature. Et chaque entité est ainsi constituée, que tous les maux, sans en excepter aucun, lui sont soumis. Et ainsi cinq feux régissent notre corps et s’attachent à lui de telle sorte qu’il est attaqué et rongé tantôt par l’un, tantôt par l’autre. Ainsi, si un paralytique est présenté au médecin, il doit, avant toutes choses, examiner avec soin quel est le feu, quelle est l’entité qui aura engendré cette paralysie. Et il existe cinq de ces choses dans toutes les maladies et persistant dans autant de causes ou principes. Et si le médecin ne saisit pas ces choses, ceci lui enseigne qu’il est aveugle, puisqu’il n’obtiendra jamais la guérison d’aucune autre maladie.

  1. L’allemand est plus énergique : zukrencken.