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LIBER PARAMIRUM

es incommodé. Cette odeur ne naît pas du fourneau mais de toi-même. Considère donc attentivement ceci. Tous ceux qui s’approchent de ce lieu sentent la même odeur que celle que tu produis[1]. Et il peut se faire semblablement que, dans cette chambre, tu provoques en ceux qui l’habitent, toutes les maladies, aussi bien que toutes leurs guérisons. Note ceci : l’air qui est à l’intérieur ne provient pas de toi. Mais l’odeur émane de toi. Mais comprends davantage ; c’est de l’air que nous voulons parler, lorsque nous vous enseignons l’Entité astrale. Vous expliquez que l’air est né du mouvement du firmament, ce que nous nions totalement. Il n’en est pas de même du vert, comme ia météorologie le démontre. L’air provient (defluit, ) du souverain bien, et il a existé avant toutes les autres créatures. C’est après lui que les autres choses ont été créées. Le firmament lui-même vit de l’air comme toutes les créatures. Donc l’air n’est pas produit par Île firmament. Car le firmament est conservé par l’air, de même que l’homme. Et si tous les firmaments s’arrêtaient, l’air, cependant, n’en existerait pas moins. Et si le monde venait à périr dans l’immobilité et le repos, la cause de ceci serait que le firmament manquerait d’air et périrait ainsi. Et alors ce serait un signe qu’il en serait de même de l’homme.

  1. Ce passage, un peu obscur, de Paracelse, est cependant facilement explicable. C’est un gaz et non une odeur qui s’échappe du fourneau. Ce gaz ne prend une odeur qu’au contact d’un organisme nasal disposé pour recevoir celle-ci. En l’absence de cet organisme, il n’existe pas d’odeur. C’est donc l’homme qui la produit réellement en présence d’un corps doué de telle constitution moléculaire. C’est l’explication que Gœthe devait donner trois cents ans plus tard, du phénomène de la vision oculaire.