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DE L’ENTITÉ DES ASTRES

Tous les éléments seraient dissous. Car c’est dans l’air que l’universalité des choses se soutient. Ceci est le grand M. Nous t’annonçons que ce M. est une chose telle que toutes les choses créées vivent d’elle, et tirent leur vie d’elle et en elle. Ce M. ne peut être altéré et empoisonné, de telle sorte que l’homme puise ce poison en lui. Car puisque sa vie est et réside en lui, nécessairement son corps sera altérable et contaminable par ceci même qui est en M. m. comme l’air est changé dans le poêle ainsi que nous le disions plus haut. Ainsi donc, il y a quelque chose que ce M. corrompt (inquinat, ) et qui demeure ensuite dans le corps, et est séparé de celui-ci.

CHAPITRE VIII


Il faut donc comprendre ainsi l’Entité des astres. Les astres eux-mêmes possèdent leurs natures et propriétés variées, de même que les hommes sur terre. Ces mêmes astres ont leur mutation en eux, c’est-à-dire la possibilité de devenir meilleurs, pires, plus doux, plus acides, plus amers. S’ils persistent dans leur état excellent, rien de mauvais n’émane d’eux. Mais dans la dépravation, leur malignité se manifeste.

Souvenons-nous vraiment que celle-ci entoure (ambire, ) l’orbe universel comme la coquille circonscrit l’œuf. L’air entre par la coquille, y pénètre d’abord, puis s’enfonce au centre du monde. Vous conclurez donc de nouveau que certains astres sont vénéneux, et qu’ils empoisonnent l’air, de leur contagion. De telle sorte que, jusqu’où ce poison