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PARACELSE

s’étend, ces mêmes maux paraissent, à cause de la condition maléfique de l’astre. Mais il n’est pas en la puissance de celui-ci de pouvoir contaminer la totalité de l’air du monde entier. Il n’en peut empoisonner qu’une partie seulement, selon l’importance de sa force. Il en est de même de l’influence favorable des astres. Ceci est donc l’Entité astrale (Ens astrale), c’est-à-dire l’odeur, le souffle ou vapeur, et la sueur des étoiles, mêlés avec l’air, comme nous le montre le cours des astres. Car de là proviennent le froid, la chaleur, la siccité, l’humidité et autres semblables, qui sont indiqués par leurs propriétés. Concluez donc de ceci que les astres eux-mêmes ne peuvent exercer aucune influence (nihil inclinare) ; mais, par leur exhalaison (halitus), corrompre seulement et contaminer M. par lequel ensuite nous sommes empoisonnés et affligés. Et l’entité astrale se comporte de telle sorte, qu’elle dispose nos corps tant au bien qu’au mal par ce moyen. Si quelque homme est doué d’un tempérament tel, selon le sang naturel, qu’il soit opposé (adversatur) à cette exhalaison, alors il en devient malade. Celui qui n’a pas une nature contraire à celle-ci, n’en est nullement incommodé. Mais cette influence nuisible n’est ressentie, ni de celui qui a reçu contre cette exhalaison un tempérament fort et généreux, de telle sorte qu’il suffit, par la noblesse de son sang, à vaincre le poison, ni par celui qui a pris une médecine capable de résister aux vapeurs vénéneuses des êtres supérieurs. Concluez donc de là que toutes les choses créées sont contraires à l’homme, et l’homme, de son côté, à celles-ci.