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DE L’ENTITÉ DES ASTRES

CHAPITRE IX


Après l’indication donnée de M., apprenez donc maintenant par un exemple, comment les exhalaisons (halitus, ) des planètes nuisent à notre corps. Un lac qui a son M. bénéfique (probum), est très poissonneux. Par suite d’un froid persistant outre mesure, il se prend en glace ; les poissons meurent alors, parce que M., à cause de la nature de l’eau, est trop refroidi. Ce froid ne provient pas de M. lui-même, mais de l’astre, qui, puisqu’il est de cette nature, l’accomplit ainsi. De même, la chaleur du soleil opère semblablement, de telle sorte que les eaux s’échauffent trop, et les poissons sont tués en elles, pour la même raison. Donc, de nême que ces deux faits sont deux propriétés de certains astres, de même il en est beaucoup d’autres par lesquelles M. rend amer, aigrit, adoucit, arsénifie ou imprègne d’une infinité d’autres qualités de goût. Cette altération importante produit l’altération des corps. D’après tout ceci, jugez comment l’astre corrompt M. de telle sorte que nous sommes saisis en même temps par les maladies et par la mort, si elles sont de la nature de ces vapeurs. C’est donc pourquoi aucun médecin ne s’étonnera de ce qu’il y a beaucoup plus de poisons cachés dans les astres que dans la terre.

Qu’il soit donc tenu pour certain, par chaque médecin, qu’aucune maladie ne se manifestera nulle part, sans la présence évidente d’un poison. Car le poison est le principe de toute maladie ; et c’est du poison que surgissent toutes les maladies, lant externes qu’internes, sans en excepter aucune. De sorte que si vous avez bien établi ceci, vous trouverez qu’au