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LIBER PARAMIRUM

seul Arsenic, outre cinquante maladies, cinquante autres doivent lui être attribuées, dont aucune, cependant, n’est semblable à l’autre, bien que toutes soient sorties du seul arsenic de l’univers. De même plusieurs viennent du Sel ; plusieurs autres du Mercure ; d’autres enfin, beaucoup plus nombreuses, sont engendrées du Réalgar[1] et du Soufre. Et c’est pourquoi nous vous indiquons ces choses, afin que vous sachiez que, sans la connaissance de l’origine, c’est en vain que vous chercherez à être habile en telle ou telle maladie, puisqu’il n’y a qu’une seule chose qui puisse être la cause de tant de maux. Si vous parvenez à scruter celle-ci, vous apprendrez alors, avec la plus grande facilité, les autres causes. Gardez donc avec soin cette règle invariable, afin que vous vous étudiiez avant tout à connaître cette chose de laquelle la maladie est engendrée, plutôt que de chercher quelles sont les causes qui l’engendrent ou la produisent, au sujet de quoi la pratique nous enseignera plusieurs choses.

  1. Realgar. Suivant Roch le Baillif, dans son Dictionnaire Paracelsique, « ce terme signifie dans son sens absolu la fumée des minéraux, et on l’emploie quelquefois pour la nature corrompue (vitiosa), du corps humain, de laquelle naissent les ulcères, selon le nombre des Eléments, car nous disons Réalgar de la terre, de l’air, de l’eau, du feu, dont il existe autant de sortes dans l’homme. Car il y a autant d’espèces de Réalgar dans le corps que dans les Éléments. » Gérard Dorn (Dictionarium Paracelsi), définit les quatre sortes de réalgar : le réalgar de l’eau est l’écume (spuma) surnageant sur l’eau ; le réalgar de la terre est l’arsenic ; celui de l’air, le tereniabin, ou manne : celui du feu, la conjonction saturnienne. Michel Toxites (Onomasticon Paracelsi), ajoute : Realgar est fumus mineralium, quidquid arsenicale est, aut operimenti naturam habet. La science moderne a conservé le nom de réalgar au sulfure rouge d’arsenic ou arsenic sulfuré, As S.