Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome I, 1913.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
DE L’ENTITÉ DU POISON

ce qu’il mange et boit est, pour lui, à la fois vénéneux et salubre, quoique cependant ce qu’il mange ne soit pas vénéneux par soi-même. Et comprenez qu’il est deux modes dans ce que nous proposons. L’un est de l’homme lui-même (la nature des animaux et des plantes étant mise à part). L’autre de l’absorption (Assumtio, ). Mais afin que nous rendions. ceci encore plus clair et plus compréhensible à l’esprit, nous dirons que l’un est, en l’homme, la grande nature (magna natura, ). L’autre est le poison qui est inséré dans la nature. Et afin que nous terminions cette parenthèse pour vous complaire, résumez-vous ceci : Dieu a formé toutes choses parfaites envers elles-mêmes, mais imparfaites pour les autres, et ceci à cause de l’usage qu’elles en font. Et c’est sur quoi est établi le fondement de notre seconde Entité, qui est celle du poison. Mais nous voulons qu’il soit plus parfaitement compris que Dieu n’a établi personne Alchimiste, par soi-même, pour l’homme ou les créatures ; mais si nous nous rapportons à notre usage imparfait, ce qui est nécessaire, nous voyons qu’il a formé l’Alchimiste à telle fin que, lorsque nous trouvons du poison ayant l’aspect et ! a forme de ce qui est salutaire, nous ne le mangions pas, et que nous sachions le séparer et le discerner de cette nourriture salutaire.

Or, considérez très attentivement ce que nous vous rapportons de cet Alchimiste.


    et hominale, n’est pas un poison pour la plante elle-même. Loin de tuer celle-ci, il circule dans ses tissus, dans ses vaisseaux, et entretient la vie tandis qu’il porte la mort dans des organes qui ne sont pas faits pour le recevoir.