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PARACELSE

phique[1]. La femme, bien qu’elle ait été faite de l’homme, n’est pas demeurée homme ; mais elle a été faite femme. C’est donc pourquoi, puisqu’elle vient de l’homme et qu’elle n’est pas demeurée homme, mais a été faite femme, il eût fallu ajouter ici qu’il importe, à bon droit, de connaître et de dire aussi plus amplement que les maladies de la femme ne sont point du tout viriles, mais féminines. Donc, si la femme est différente de l’homme, on voit également que les maladies de l’un et l’autre sont diverses. Ceux-ci eussent dû également remarquer, avec attention, que la Providence Divine a divisé l’anatomie dans toutes les choses qui naissent, en femelle et mâle, et ceci non inutilement (non frustra, ) mais afin que ce soit, pour le médecin, comme un miroir qui lui montre, dans la lumière de la nature, comment il doit agir. Mais toutes ces choses étant négligées, il abandonne la lumière de la nature, et, croyant en sa fantaisie, il a vicié (redigit, ) la médecine de telle sorte, qu’il advient la même chose que si quelqu’un voulait voir, à travers un mur, ce qui se passe à l’intérieur. Autant ceci est impossible, autant cela l’est également. Ce livre particulier a été écrit de la même manière[2] que tous les arts ont été inventés, savoir : non par les spéculations de ce genre, mais par l’expérience visuelle des yeux[3] ; non par l’expérience de la fantai-

  1. Palthenius dit : ils n’ont pas étudié et vérifié ces choses dans la balance philosophique.
  2. Palthenius traduit : modo inventionis.
  3. Palthenius ajoute : Autopsia.