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PARACELSE

donc pas, ô médecin ! que tout arbre qui devient en fleurs fleurit à cause du fruit qui doit sortir de lui. Et l’arbre qui n’a pas de fruits en lui ne fleurit pas. Or la femme fleurit, suivant votre opinion, et, cependant, ne contient aucun fruit en elle, c’est-à-dire les vierges fleurissent, suivant votre décision, mais où est leur fruit ? Il n’existe pas. Donc c’est un excrément.

Combien est grossière cette erreur qui déshonore (conspurcet, ) les médecins Galenistes et Avicennistes avec leurs sectateurs, lorsqu’ils disent qu’une vierge fleurit, sans l’homme duquel provient la fleur ! Car si l’on dit qu’elle fleurit, il est absolument nécessaire qu’elle donne aussi son fruit. D’où il s’ensuivrait que les enfants naissent sans père. Ô lourdauds de docteurs (bliteos doctores, ) ! Qu’apprendrez-vous avec votre science inexpérimentée (inexplorata, ) en vous détruisant vous-mêmes, comme c’est l’habitude des hommes de ce genre ? Ignorez-vous, en vérité, que la matrice n’est autre chose qu’une Microcosme (Microcosma) ? Si elle doit engendrer, il est donc nécessaire qu’elle soit purifiée en vue de ceci ; c’est-à-dire que la purification ait lieu afin que toutes les ordures (sordes, ) soient chassées au dehors[1]. Car si cette dépuration n’est pas entière et parfaite, et si tout ce qui est mort ne se retire pas, alors elle ne conçoit pas. Elle demeure pure jusqu’à la cessation du lait, lequel lait n’est pas engendré des menstrues, mais il provient des mamelles destinées et consacrées à cet usage. Et tant que dure l’imprégnation et la lactation, aucun

  1. Gérard Dorn ajoute : par le flux.