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PARACELSE

point de l’excrément qu’ils appellent menstrues. Car nul poison plus violent et plus nuisible que celui-là n’est trouvé sur la terre, et ce pourrait être un aliment pour l’enfant ? Quoi de plus ignorant et de plus grossier, que de prétendre que l’homme, d’un poison tel, qu’il n’en est pas de plus pernicieux, de tout autre que l’on pourrait donner, que cet excrément de la femme[1], prendrait ensuite une transmutation pure[2] en choses excellentes ? C’est-à-dire que nul poison ne devient nourriture, mais reste un poison, et point une nourriture. Quel est le père qui présente, à ses enfants, des pierres ou un serpent pour du pain ? Aucun[3]. Dieu le fait bien moins encore, ce que vous devez considérer soigneusement. Cependant il est vrai que la nature s’arrête, et est retenue (supprimi, ) en son poison[4]. De même que le soleil s’est arrêté, et a été fixé au temps de

  1. La nocivité des menstrues était généralement connue des occultistes. Louis du Vair, dans ses Trois Livres de Charmes, Sorcelages, etc., Paris, 1583, disait : « Davantage chaque mois elles sont pleines de superfluitez, et le sang mélancholique leur boult, et fait sortir des vapeurs qui s’élèvent en hault. et, passans par la bousche, par les narines et aultres conduicts du corps, iettent une qualité ensorcelée sur ce qu’elles ‘encntrent, et rottent ie ne sçay quel air qui nuit 4 ce qu’elles rencontrent ; ce qu’entre autres les vieilles sçavent bien faire. » Le Basilic était réputé naître des menstrues féminines (Cf. Paracelse. De Incantatione, ex tract. IV de Pestilitate, Cap. II).
  2. L’édition originale de 1566 et les différentes éditions de Huser portent : reine transmutation. Palthenius et Gérard Dorn ont lu, l’un et l’autre, keine et ils ont traduit, sans aucun sens : car il ne reçoit pas une autre transmutation.
  3. Voir Tome Ier, p. 188.
  4. In irem Gifft. Nous ne savons pourquoi Gérard Dorn dit : in suo loco.