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PARACELSE

ne la veulent pas comprendre non plus aujourd’hui. Bien que ceci vous soit doux de dire : Galien a dit ceci ; Avicenne a dit ceci. Et que, de cette manière, vous pensiez être disculpés et avoir touché juste, croyez-vous que, parce que ceux-ci ont dit ces choses, ces choses doivent être vraies ? Etablissez donc, d’abord, que l’auteur est exact et infaillible ; et ensuite vous le rendrez authentique. Mais ceci te sera bien dur à établir. Parce que l’on ajoute foi à ces auteurs pourris (putridi, ), et que leurs paroles sont considérées comme l’Évangile, tu n’en es pas, vraiment, par toi-même, plus sage[1]. C’est pourquoi tu te complais avec ces auteurs trompeurs et faussaires. Car le semblable ne se sépare pas du semblable et le diable assemble le plus souvent l’un et l’autre. Or, puisqu’il est constant qu’une autre nature existe dans la femme, ainsi qu’une Monarchie, il est nécessaire, maintenant, d’étabiir ces deux monarchies, c’est-à-dire qu’il est une Monarchie différente de la femme et une autre de l’homme. D’où il s’ensuit également une autre connaissance du ciel et de l’une et de l’autre sphère, ce qui est, en eux, la conformité microcosmique (microcosmica consensio)[2], laquelle a été oubliée par les susdits médecins aveugles.

Puis donc que le corps de l’homme (homo, ) est divisé de telle sorte, qu’il en est un différent pour la femme, et un autre différent pour l’homme (vir, ), il faut, ici, brièvement établir une différence dans les maladies ; et, afin que toutes les choses qui ont été dites jusqu’ici soient plus promptement et

  1. Frömmer. Palthenius traduit : emunctior.
  2. Palthenius ajoute : inexistante.