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LIBER PARAMIRUM

connaître aussi la Première Matière ainsi que leur Ultime Matière, et les faire concorder avec l’Ultime Matière. Car toutes choses subsistent dans la concordance. Celui qui ignore celle-ci est appelé, injustement, Professeur et guide[1] en médecine. Il ne ramène aucun de ses malades à la santé, à moins que ceux-ci se rétablissent par eux-mêmes, ce qui est heureux pour lui, et fait une gloire au médecin ; car, en dehors de celle-ci, il ne lui en advient pas d’autre[2].

Ainsi, la matrice conçoit donc ses maladies, de la terre. Et, de même qu’un arbre que la terre corrompt perd sa verdeur, sa nature et sa puissance, et autres semblables, et même ses fruits[3], il en advient de même à la femme. Si le corps de celle-ci n’est pas bon, sain, ni en parfaite concordance, alors la matrice elle-même tout entière devient corrompue, stérile, insalubre et débile, et accablée de maladies de toutes sortes. Donc, de la même manière que tu dois connaître la terre et ses fruits, tu dois connaître également la microcosme (microcosma) elle-même[4]. Et ce que la terre corrompt dans l’arbre, la matrice le corrompt également. Et ce qui advient aux arbres advient aussi à la matrice. Il résulte de ceci que si un ébranlement survient, des choses étrangères, dans une racine de l’arbre[5] elle fait périr l’arbre. Ceci

  1. Lehrer oder Führer. Palthenius, par un jeu de mots, traduit : Doctor ac Ductor.
  2. Gérard Dorn a totalement travesti cette phrase.
  3. Le texte allemand donne deux mots synonymes : Sein Frucht, sein Obst. Palthenius a traduit : fructus ac poma.
  4. C’est-à-dire la matrice.
  5. So ein eynfal kompt in ein wurzen des Baumes von zufallen den dingen. Nous ne comprenons pas pourquoi Pal-