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LIBER PARAMIRUM

et se dirige ainsi vers la génération de cette maladie. Car c’est un grossier expédient, pour ces médecins ignorants, de dire : Cette médecine a guéri, à tel endroit, les femmes et les hommes. Mais qu’ils parlent sans savoir ce qu’ils disent, ceci est évident. C’est ce qu’ils disent également des jeunes filles non encore unies à l’homme (de puellis virum nondum expertis, ) ; il est clair ici qu’ils parlent d’après leur ignorance[1]. Car ils ne savent pas que les jeunes filles (puellæ, ) sont, par la semence, les héritières de leur père pour les maladies[2] et autres choses semblables. Et, puisqu’elles ont reçu ceci de leur père, elles sont guéries également, à cause de ceci, par les remèdes de ce genre[3]. Ceci est donc leur ignorance et impéritie, qu’ils ne connaissent pas et ne sachent pas ce qui est l’origine du malade, c’est-à-dire ce qui produit la maladie. Ainsi, avec leurs (quatre) humeurs, ils imitent Jean de Garlande[4]

  1. Palthenius amplifie : et en cela, dit-il, ils confirment plus profondément en nous l’opinion de leur incapacité.
  2. Palthenius ajoute : et de la santé.
  3. Palthenius dit, ainsi que Gérard Dorn : paternels.
  4. Il est assez extraordinaire que Paracelse cite cet auteur obscur, sur la personnalité duquel les historiens ne sont pas d’accord. On l’a longtemps considéré, sur l’autorité de Dom Rivet (Histoire littéraire de la France, tome VIII), comme appartenant au xie siècle ; mais il est certain qu’il vécut au xiiie. I1 est né probablement en France et vécut en Angleterre. Il fut théologien, grammairien, poète, mathématicien. On possède de lui un grand poème latin : De Mysteriis Ecclesiæ Carmen, de Triumphis Ecclesiæ, puis le Floretus, le Metricus, l’Opus Synonymum, etc. (Voir Hist. litt. de la France, tomes