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LIBER PARAMIRUM

bonne, c’est Judas, lequel se montrait probe à l’égard des pauvres[1], mais ne cherchait que son profit. Ce n’est donc point à cause de la parole ou de la bonne apparence, mais d’après la bonne nature qu’il convient de faire ce choix. Car la nature mauvaise a plus de beauté, dans la parole, que la bonne nature. Et la bonne nature consiste dans les œuvres, et se manifeste dans les choses qu’elle entreprend ; mais la mauvaise nature ne fait rien et dit beaucoup de choses. Il ne faut juger de rien par la bouche, maïs par le cœur. Car rien ne vient jamais par la bouche, mais seulement par les œuvres. Ainsi comprenez toutes ces choses parce qu’il convient que le médecin connaisse la bonne espèce dans la bonne nature[2]. Car, parce qu’elle est placée dans le cœur, la nature doit le montrer. Car c’est ainsi que le Christ parle du mariage : Que l’homme ne sépare pas ceux que Dieu a joints, c’est-à-dire : Une bonne nature dans le mariage ne doit pas être séparée par vous ; maïs celle-ci demeurera, car il ne convient pas que vous la séduisiez jamais.

Or, de la même manière que l’on reconnaît si la conjonction est un mariage ou n’en est pas un[3],

  1. Allusion probable à la scène de l’Evangile où la femme pécheresse oint les pieds du Christ tandis que les disciples protestent, disant que l’on eût pu vendre ces parfums et en donner le prix aux pauvres. S. Matth. XXVI, 9. S. Marc, XIV. 5. Mais le texte ne spécifie pas que ce fût Judas qui ait fait cette objection.
  2. Die gurte arth in guter Natur. Le mot arth veut dire également nature, ce qui rend le passage intraduisible. Palthenius a dit : la bonne nature dans sa bonté. Ce n’est pas exact.
  3. Palthenius, n’ayant pas compris la signification du mot arth, a totalement défiguré ce passage.