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LIBER PARAMIRUM

tre, est employée à de telles idoles de bois ()[1], la force de la foi, qui est l’homme invisible[2], ne puisse pas être employée également à de telles idoles ? Car, ce que montre et fait le corps, la foi le fait tout pareillement[3]. C’est pourquoi, sachez, à cause de cela, que si de telles maladies ou guérisons de ces saints existent, ce n’est pas le diable qui les fait, mais nous-mêmes. Mais il ressent une joie et une volupté[4]. Ainsi, une fois pour toutes, la foi peut produire[5] ce que le corps produit ; de même que l’on tue le prochain par une arquebuse[6], la foi fait ceci également, bien mieux que le corps. Et que cet exemple soit, pour toi, un enseignement : tu es visible et corporel ; mais il en est encore un autre, qui est aussi toi-même, et qui n’est pas visible. Or, ce que fait[7] ton corps, cet autre le fait également, toi, visible, et l’autre, invisible. Ainsi sachez donc, au sujet de la foi, que les images ont pris leur origine dans la forme (, in specie), de telle sorte que l’homme, ayant fait une image de cire au nom de son ennemi, blesse celui-ci dans son corps. Ainsi, l’invisible a blessé invisiblement son propre ennemi. Puisque Dieu en a décidé ainsi, c’est une indication que nous avons ce pouvoir, et un témoignage de ce que nous sommes.

  1. Palthenius traduit : ligneis dolis.
  2. Forberger traduit : l’homme invisible use d’une telle force.
  3. Gleich als wol. Palthenius traduit : nihil ignavius (!)
  4. Palthenius traduit : le diable se délecte beaucoup des choses de ce genre.
  5. Forberger ajoute : beaucoup mieux.
  6. Auss der Büchsen. Palthenius traduit : sic glande è sclopeto elisâ. Forberger a supprimé ceci.
  7. Thüt. Palthenius traduit : audet.