Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome II, 1914.djvu/296

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
282
PARACELSE

Mais ce n’est pas pour que nous fassions ainsi, mais celui qui le fait éprouve et tente Dieu. Mais s’il se le permet, malheur à son âme[1] ! C’est de cette manière et sur cette base que les enchanteurs ( , incantatores) pratiquent leur effigie[2], peignent une image sur une muraïille, et la frappent avec une cheville, ce que leur esprit fait également par la force de cette foi qui précipite les montagnes ; et il enfonce une cheville invisible en celui-ci, mais Dieu se détourne de ceci[3]. C’est de là que sont venus les amants ( , amatores) qui enchantent les femmes, forment des figures de cire qu’ils contraignent à se fondre avec des chandelles, et satisfont leur amour, cest-à-dire que leur esprit est excité également par la lumière invisible. Et, bien que les Égyptiens, et autres semblables aux Chaldéens, aient aussi taillé ( ) des effigies d’après le cours du firmament[4], tous, cependant, dans des forces semblables que leurs yeux ingénus ( ) ne comprenaient pas, ont formé des images qui parlaient et se mouvaient ; ils ont oublié que la nature ne pouvait faire ceci, mais les forces comme il a été dit.

C’est pourquoi, sachez donc parfaitement et absolument combien la foi opère merveilleusement en ces choses si Dieu le permet[5] Car, si je voulais, en

  1. Tout ceci est supprimé dans Forberger et dans l’édition de 1566.
  2. Die Bilder, c’est-à-dire les effigies pour l’envoûtéement. Palthenius traduit : prœstigias.
  3. Forberger a traduit : À moins que Dieu ne s’y oppose.
  4. Nach dem firmamentischen Lauff. Palthenius traduit : la face du firmament et le mouvement des astres.
  5. Forberger a supprimé cette phrase.