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LIBER PARAMIRUM

à la foi, ne lui demandant nullement une preuve, de ce que Dieu[1] a dit qu’il est possible que nous ne tombions pas, avec la foi, dans une tentation, et que nous ne fassions pas ceci conformémément à ce qui a été dit : au contraire, il nous a été prescrit que nous cherchions la foi préférablement à la miséricorde ; quoi de plus douloureux pour nous, dans cette vallée de larmes ?

De même, il se trouve d’autres opérations de la foi, qui sont semblables à ce que nous avons déjà dit, comme dans la danse de Saint-Guy, et qui proviennent des têtes obstinées. Elles ont leur base dans un cœur envieux, et ne permettent à personne d’aimer ce qui lui plaît ; et ils prennent une parole dans les Saintes Ecritures, et ils la commentent selon leurs têtes obstinées. Et lorsqu’ils ont placé ceci dans leur tête, ils y ajoutent une foi si puissante, que la force de cette foi se retourne vers eux, et les atteint et les fortifie si puissamment que, pour soutenir leur propre opinion, ils exposeraient leur vie. On en voit un exemple dans les Anabaptistes (), qui, dans un tel abus d’une croyance frénétique, gardent leur foi à tel point qu’ils se tuent et meurent pour leur opinion préconçue. Ceci est également leur base, et ces sectes n’ont pas d’autre nom que selon le sens véritable d’Incantation ; non point parce qu’ils sont ensorcelés () par d’autres hommes mais parce qu’ils s’efforcent eux-mêmes dans la foi, et qu’ils s’exposent dans ce feu par la puissance de la foi et non de la vérité[2]. Car, entrer dans le feu,

  1. Gott. Palthenius traduit : Christus.
  2. Forberger a tellement abrégé la fin de ce chapitre que nous renonçons à signaler ses lacunes.