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PARACELSE

d’après la volonté divine, doit être accompli pour une autre cause que celle d’être baptisé deux ou trois fois. Dieu n’a ordonné à personne de mourir pour soutenir cette cause. Celui qui veut mourir pour sa parole, celui-ci doit être abondamment plongé () dans l’Esprit-Saint, pour qu’il meure ainsi béatement. Mais ceux qui puisent la foi pour une œuvre, de telle sorte qu’elle n’existe pas sans œuvre, ceux-là se forcent eux-mêmes par la foi, dans les œuvres. C’est comme s’ils disaient : Dieu ne veut pas accomplir des signes par le moyen de nous-mêmes ; nous voulons en produire nous-mêmes. Ainsi ils n’ont pu trouver rien de mieux que de mourir pour ceci, ce qui n’est autre chose, pour cette mort, que comme si l’esprit de foi commençait à sautiller en dansant. Car les hommes qui sont saisis par cette danse ont tellement perdu la raison, qu’ils sont constitués semblablement aux Anabaptistes, et pour leur préjugé ils préfèrent se laisser brûler. C’est autre chose que notre droite raison, ce qui nous conduit à un tel martyre.

Que chacun considère un effroyable exemple : c’est comme s’ils croyaient qu’ils prennent une énorme montagne sur leur dos, et qu’ils s’enfoncent profondément dans la mer, et qu’ils s’attirent, en croyant, une infirmité subite, sous laquelle ils tombent et meurent. Quel autre fondement y a-t-il dans l’Ecriture, sinon une opinion préconçue qui existe par le moyen de la foi ? Ce sont les signes qu’ils produisent, et les prodiges dont le Christ a parlé. Qu’ils travaillent, et qu’ils mangent le pain de leur travail, et qu’ils soient enclins à donner au prochain, comme à lui prendre, et qu’ils accomplissent les six parties de la sainte miséricorde et autres choses semblables, leur supers-