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LIBER PARAMIRUM

tition se dirigerait dans un autre ordre. Et s’ils voulaient mourir pour de telles choses, qui ne voudrait les reconnaître pour martyrs ? En vérité, s’ils voulaient donner leur vie à cause des œuvres de miséricorde, ce ne serait pas chaque flamme qui les blesserait ; mais ils échapperaient maintes fois à la mort, et ne seraient pas brülés ou tués aussi allégrement. Mais les articles pour lesquels ils donnent leur vie, témoignent, au sujet des œuvres de leur foi, qu’elles ne sont pas agréées auprès de Dieu. Car, à cause de ces articles, ils seront tantôt brûlés sur le gril, ou tantôt bouillis dans la chaudière d’huile. Ils devraient bien penser que les saints ont été rachetés de beaucoup de morts[1], et eux-mêmes ne sont pas facilement refusés, et ont été protégés souvent contre la mort, et sont sortis miraculeusement de la prison. Car ils ont plu à Dieu ; c’est pourquoi il les a employés longtemps. Mais la vie de ceux-ci n’a pas été prolongée, et la mort surgit sur eux. Ceci est le contraire des saints ; ceux-ci ont marché à la mort en tremblant, et l’ont abordée avec le cœur serré ; et cependant l’amour de la chair ne les a pas subjugués dans la mort[2] ; ceux-là se précipitent en dansant[3] ! Et si nous faisions tout ce qu’ils ont fait et que nous suivions leur enseignement, nous n’accomplirions cependant pas les six œuvres de Miséricorde, dont la première base réside dans l’amour pour le prochain. Qu’est-ce qu’une œuvre qui est

  1. Todten. Palthenius traduit : supplicia.
  2. Palthenius a supprimé ces trois dernières phrases.
  3. Palthenius ajoute : dans le feu.