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PARACELSE

pourrie et rongée[1], et toute pleine de mensonges ? Ils ne vêtent pas les pauvres et ne soulagent pas les malades ; ils ne baissent pas les yeux et ne voient personne[2].

Ceci n’est pas une foi séductrice, et pouvant être comptée au nombre des maladies, comme je l’ai écrit au sujet de la foi. Car si vous rapprochez leurs légendes de celle des saints, vous trouvez qu’elle n’est autre que la présomption avec laquelle ils se conduisent eux-mêmes dans la foi, et précipitent, par la croyance, la montagne dans la mer ; mais ils ne la retirent pas. Mourir pour la foi est chose heureuse, mais mourir pour des articles qu’ils ont rédigés est une mort qui est née de la superstition. Car ce n’est pas une mort précieuse, que la mort qui est imposée pour de semblables choses. Car, si vous êtes brûlés, quelle œuvre s’ensuit de là pour vous ? Où sont les fruits des saints ? Car baptiser deux fois n’est pas un fruit de sainteté. Dédaigner et mépriser chacun n’est pas un fruit de sainteté ; prier pour vos ennemis qui vous proscrivent, ce n’est pas un fruit de sainteté. Car si saint Paul eût connu les articles qui vous conduisent, il ne vous eût pas laissés sans vous proscrire. Et vous voulez prier pour lui ? Priez-le, afin qu’il prie pour vous. Car vous êtes proscrits et non par ceux pour lesquels vous priez. C’est pourquoi tous ceux qui ont de pareilles gens devant les yeux doivent considérer qu’ils croient beaucoup

  1. Faul unnd fressig. Palthenius a traduit : desidem (!) et voracem.
  2. La version de Palthenius ajoute : ils ont ceci pour symbole de leur vie : ne pas baisser les yeux, etc.