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LIBER PARAMIRUM

trop, et que la foi qu’ils devraient diriger directement vers Dieu, ils en abusent à tort pour leurs propres œuvres, et ils ont oublié ici de se connaître eux-mêmes. Car ils sont persuadés que la foi leur est d’un tel usage, qu’ils ne peuvent s’en détacher. Et ils demeurent dans la maladie comme ceux qui ont la danse de Saint-Guy ; et si leur fantaisie[1] survient, ils doivent s’avancer les premiers.

Et si nous étions tous comme ils sont, aucun affamé ne serait rassasié, aucun de ceux qui sont nus ne serait vêtu, aucun malade ne serait guéri, aucun errant ne serait hébergé, car toutes ces choses emploient un bien supérieur.

Mais ils ne veulent pas de travail, afin que leur prochain en ait ; au contraire, ils s’adonnent à la paresse et vivent en parasites ; et ainsi ils s’enseignent l’un à l’autre. Ce peut-il être une foi, celle qui ne concerne que leur cuisine ? Et qui n’observe pas les lois bibliques et évangéliques ? Et qui repousse la loi de la nature ? Et qui ne garde pas le grand commandement qu’il nous a donné comme une loi ? Et qui voudra dire que ceci est mourir chrétiennement ? C’est comme si l’un d’eux disait : [2] Retourne moi, afin que je me rôtisse également de ce côté. Car plus tôt ils partent du monde, plus ceci est utile au monde ; ce qui indique que Dieu ne participe pas à leur mort.

De plus, la foi donne également à l’homme le désir, exactement comme il en est quelques-uns qui croyent ainsi qu’ils voient les saints, ou qu’ils voient des choses merveilleuses. À ceux-là mêmes, il appa-

  1. Fantasey. Palthenius a traduit : paroxysme.
  2. Forberger ajoute : comme saint Laurent.