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LIBER PARAMIRUM

en cette forme et condition. Or, puisqu’il advient qu’une pierre, ou deux, ou plusieurs, et de même que beaucoup de sables sont formés à la fois, ou naissent en un seul lieu, retenez donc la brève règle suivante de toutes ces choses. Si une pierre ou plusieurs naissent, c’est pour la même raison que, quelquefois, naissent deux ou trois enfants. Car une matière sembiabie est ici présente, ainsi qu’une similitude. Deux ou trois enfants naissent de cette cause, puisque la nature a été établie (ordinata, ) en un entant. Or il advient que, dans une seule écorce[1], sont réunies une double nature et une double semence[2], comme souvent deux jaunes dans un seul œuf, deux noix dans une seule coquille, deux châtaignes dans une seule coque et autres semblables. C’est de la même manière que deux choses sont jointes dans la pierre comme dans une même semence. Si celles-ci se brisent et sont séparées, alors l’une et l’autre sont attachées et adhèrent, et saisissent (arripiunt, ) la viscosité (viscus, ) qui est le tartre, et s’en

  1. In einer testa. Ce mot se trouve dans le texte allemand et dans la version latine. Nous croyons pouvoir l’interpréter ici dans le sens de coque, coquille, de tectum, enveloppe protectrice. Le bas peuple l’employait dans le sens de crâne, et c’est là l’origine méprisable de notre mot : tête, qui signifle vase fêlé, substitué au noble mot caput. On le trouve employé déjà dans ce sens par Ausone (Epigr. 71, De Achilla qui dissecuit calvariam)

    glabra jacebat

    Testa hominis.
    et par Prudence, dans son Peristephanon (Hymnus X. Romani Martyres supplicium)

    nuda testa ut tegmine.

  2. Samen. Palthenius interprète ce mot dans le sens de descendance : genitura.