Page:Œuvres de Robespierre.djvu/113

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dont je parle était celui de Lafayette et de tous ses pareils, connus sous le nom feuillants ou de modérés ; il a été continué par ceux qui ont succédé à sa puissance… Le caractère commun à tous les ambitieux qui ont paru jusqu’ici sur le théâtre de la révolution, c’est qu’ils ont défendu le peuple aussi longtemps qu’ils ont cru en avoir besoin. Tous ont successivement combattu pour ou contre les Jacobins, selon les temps et les circonstances. » Il dénonce les manœuvres des Girondins commencées longtemps avant la Convention : « Ils n’ont rien négligé pour empêcher la révolution du 10 août ; dès le lendemain ils travaillèrent efficacement à en arrêter le cours. Le jour même du 10, ils firent tout ce qui était en eux pour que le ci-devant roi ne fût pas enfermé au Temple ; ils tâchèrent de nous rattacher à la royauté, en faisant décréter par l’Assemblée législative qu’il serait nommé un gouverneur au prince royal. À ces faits, consignés dans les actes publics et dans l’histoire de notre révolution, vous reconnaissez déjà les Brissot, les Guadet, les Vergniaud, les Gensonné, et d’autres agents hypocrites de la même coalition. » Il énumère longuement les calomnies répandues contre Paris pour exciter la jalousie et la défiance des autres parties de la république ; les éternelles déclamations contre la justice révolutionnaire qui immola les Montmorin, les Senart et d’autres conspirateurs ; les retards apportés au procès du tyran ; les manœuvres employées durant le cours de cette affaire ; les efforts pour sauver Louis XVI ; les trahisons des généraux ; leurs intelligences avec Dumouriez qui vient enfin de lever le masque. Tel était le coupable secret de la conspiration tramée depuis longtemps contre notre liberté. Le chef de la faction l’a dévoilé au moment où il croyait pouvoir l’exécuter avec succès. En effet, tout semblait disposé pour la favoriser. Les amis et les complices de Dumouriez, membres du comité de défense générale, connaissaient sans doute ces secrets mieux que personne ; mais ils comptaient sur le succès de sa cri-