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LXI
NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE.

2° En 1675, l’Éthique était entièrement achevée et prête pour le public.

3° De 1661 à 1675, et de 1675 à 1677, l’Éthique reçut une sorte de demi-publicité, par les copies qui en circulèrent de main en main, sans jamais sortir toutefois d’un cercle assez étroit de disciples et d’amis.


J’ai placé le Traité politique après le Traité théologico-politique, à cause de l’analogie des matières.


En plaçant le Traité de la Réforme de l’entendement après l’Éthique, j’ai suivi l’ordre de toutes les éditions, qui est en même temps l’ordre de composition de ces deux ouvrages. Dans le De Intellectus emendatione, Spinoza renvoie sans cesse à ce qu’il appelle mea Philosophia, c’est-à-dire à l’Ethica. Du reste, il paraît qu’il entreprit de bonne heure ce Traité sur la méthode, auquel il travailla toute sa vie sans le pouvoir achever, ce qui explique l’obscurité et le désordre qui s’y font partout sentir.


Parmi les lettres contenues dans les Opera posthuma, j’ai traduit, sans exception, je crois, toutes celles qui présentent un véritable intérêt pour la philosophie ou pour son histoire. Les exclusions que je me suis permises portent principalement sur les lettres de certains correspondants de Spinoza dont les pensées sont très-peu intéressantes ; j’ajoute qu’on en sait toujours par les réponses de Spinoza ce qu’il importe d’en savoir. Un mot en finissant sur quelques-uns de ces correspondants.

Henri Oldenbourg (né à Bremen, mort à Charlton, près Greenwich, en 1678) a laissé un nom dans l’histoire des sciences moins par ses travaux d’anatomie et de physique, aujourd’hui tombés dans l’oubli, que par ses relations avec Spinoza, avec Robert Boyle, Leibniz, Newton et la plupart des personnages les plus illustres du xviie siècle. Son rôle a été, entre les savants, celui d’un intermédiaire toujours empressé, d’un interprète conciliant et officieux, un peu à la façon de l’abbé Nicaise. Il a traduit en latin plusieurs écrits de Robert Boyle. On verra, par les Lettres que nous donnons au public, qu’il communiqua à Boyle les notes de Spinoza sur le livre De Nitro, et à Spinoza les réponses de Boyle. À Londres (où il remplit les fonctions de ministre résident de la basse Saxe), puis à Oxford, il se lia avec les savants qui concoururent à la fondation de la Société royale, dont il fut nommé secrétaire avec Wilkins, à la mort de Guill. Crown.

Louis Meyer, médecin d’Amsterdam, a été, avec Simon de Vries[1], le meilleur ami de Spinoza. Spinoza l’appelle dans ses lettres amice singularis, et lui découvre sans réserve le fond de ses sentiments. En février 1677, Meyer vint d’Amsterdam à la Haye donner ses soins à son ami mourant, et reçut son dernier soupir. On regrette que le bon Colerus, qui raconte ce fait, y ait joint une anecdote assez ridicule, qu’on aime à croire controuvée2. C’est Louis Meyer qui a publié le Ren. Desc.

    ouvrage terminé : Quam cupiditatem ego in mea Ethica, nondum edita, in piis ex clara, etc. (Opp. posth., Epist. XXXVI).

  1. Voyez nos Lettres XIII et XIV, et Colerus, Vie de Spinoza.