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prairies altérées ; Bacchus refuse à nos collines l’ombrage du pampre. À l’arrivée de ma Phyllis, nos bois vont reverdir, et Jupiter, en pluie féconde, descendra sur nos campagnes.

CORYDON.

Le peuplier plaît à Hercule, la vigne à Bacchus, le myrte à la belle Vénus ; le laurier est cher à Phébus. Mais Phyllis aime les coudriers ; tant que Phyllis les aimera, les coudriers ne le céderont ni au myrte de Vénus ni au laurier d’Apollon.

THYRSIS.

Le frêne embellit les forêts, le pin les jardins, le peuplier le cours des fleuves, et le sapin les hautes montagnes ; mais viens, beau Lycidas, viens me voir plus souvent, et le frêne dans nos bois, le pin dans nos jardins pâliront devant toi.

MÉLIBÉE.

Tels furent les chants dont je me souviens. Thyrsis, vaincu, voulut en vain disputer le prix. Depuis ce temps, Corydon est toujours pour moi le divin Corydon.