Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/105

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faisante du jour, tandis que, indignement trompé par la perfide Nisa, je gémis, et que mourant j’adresse aux dieux (bien que je n’aie rien gagné à les avoir pour témoins) ma dernière prière.

Ô ma flûte ! essaie avec moi les chante du Ménale.

Le Ménale a toujours des bois harmonieux et des arbres parlants ; toujours il retentit des amours des bergers et des airs du dieu Pan ; de Pan qui le premier sut faire parler les roseaux muets auparavant.

Ô ma flûte ! essaie avec moi les chants du Ménale.

Donner Nisa à Mopsus ! à quoi ne devons-nous pas nous attendre, nous autres amants ? Désormais aux cavales s’accoupleront les griffons ; bientôt même les daims timides viendront avec les chiens se désaltérer aux mêmes sources. Mopsus, prépare de nouveaux flambeaux ; on t’amène l’épouse ; mari, sème les noix sur ta route ; pour toi, Vesper abandonne l’Œta.

Ô ma flûte ! essaie avec moi les chants du Ménale.

Il est digne de toi cet époux ! de toi qui dédaignes et ma flûte, et mes chants, et mes sourcils hérissés, et ma longue barbe, et qui crois les dieux indifférents aux actions des mortels !

Ô ma flûte ! essaie avec moi les chants du Ménale.

Tu n’étais qu’une enfant, lorsque je te vis avec ta mère (j’étais