nous pouvons, en chantant, poursuivre notre route ; elle en sera moins pénible. Pour que tu puisses chanter en marchant, je veux te soulager de ce fardeau.
Cesse d’insister, enfant ; songeons d’abord au but de mon voyage : nous chanterons avec plus de plaisir, quand Ménalque sera de retour.
ÉGLOGUE X.
GALLUS.
Une dernière fois, Aréthuse, souris à mes efforts. Inspire-moi pour mon cher Gallus quelques vers, mais des vers qui soient lus de Lycoris elle-même. Qui pourrait refuser des vers à Gallus ? Puisse ainsi, quand tu coules sous les flots de Sicile, Doris ne point mêler son onde amère à la tienne !
Commence : disons les tourments amoureux de Gallus, tandis que mes chèvres camuses brouteront le feuillage des tendres arbrisseaux. Nos chants ne sont pas perdus ; l’écho des bois y répond.
Quelles forêts, quels bocages vous retenaient, jeunes Naïades, lorsque d’un indigne amour Gallus périssait consumé ? car alors ni les sommets du Parnasse, ni ceux du Pinde, ni la fontaine