Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/346

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brillant, éclairera l’univers. Tandis que les chasseurs courront de tous côtés et entoureront les bois de leurs filets, j’assemblerai de sombres nuages qui verseront des torrents de pluie et de grêle, et j’ébranlerai tout le ciel des éclats du tonnerre. Enveloppés d’une nuit profonde et soudaine, tous les chasseurs fuiront dispersés dans la forêt. Énée et Didon trouveront, dans la même grotte, un refuge : je serai présente ; et, si je suis assurée de votre consentement, je les unirai par les liens durables du mariage. Hyménée sera présent. » Loin de s’opposer à ce dessein, Cythérée l’approuve, et sourit de la ruse inventée par Junon.

Cependant l’Aurore se lève et abandonne l’Océan. Aux premiers rayons du soleil, l’élite des jeunes Tyriens sort des portes de Carthage. Les cavaliers massyliens s’élancent, portant les filets, les toiles, les épieux au large fer, et suivis de la meute à l’odorat subtil. Les chefs tyriens attendent, au seuil du palais, la reine qui tarde encore à sortir de son appartement : brillant de pourpre et d’or, son coursier, dans son ardeur impatiente, mord le frein écumant. Enfin, Didon s’avance au milieu d’un cortége nombreux : sa chlamyde tyrienne est entourée d’une éclatante broderie ; son carquois est d’or ; des tresses d’or rassemblent ses cheveux, et une agrafe d’or retient sa robe de