Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/380

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vin sur la tombe, en invoquant l’ombre du grand Anchise et ses mânes ramenés de l’Achéron. Ses compagnons aussi apportent avec empressement, chacun selon son pouvoir, leurs dons pieux ; ils en chargent les autels, et immolent de jeunes taureaux : d’autres disposent de longs rangs de vases d’airain ; d’autres, assis sut l’herbe, attachent à des dards aigus les chairs des victimes, et les font rôtir en les tenant suspendues sur des charbons ardents.

Enfin arrive le jour attendu, et les chevaux du Soleil ramènent la neuvième aurore brillante d’une lumière sereine. La Renommée et le nom de l’illustre Aceste ont fait accourir les peuples voisins. Le rivage est couvert d’une foule joyeuse ; les uns sont désireux de voir les Troyens ; les autres se préparent à entrer dans la lice. D’abord, on expose à tous les yeux, dans le cirque, les prix destinés aux vainqueurs : des trépieds sacrés, des couronnes de verdure, des palmes, des armes, des vêtements de pourpre, et des talents d’or et d’argent. Enfin, du haut d’un tertre, la trompette annonce que les jeux sont ouverts.

D’abord, armés de pesantes rames, quatre vaisseaux pareils, choisis dans la flotte troyenne, commencent le combat : Mnesthée, avec ses ardents compagnons, conduit la rapide Baleine, Mnesthée qui bientôt, en Italie, donnera son nom à la famille des Memmius. Gyas dirige l’énorme Chimère, semblable, par sa masse,