Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/390

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coursier magnifiquement équipé ; au second, un carquois d’Amazone rempli de flèches de Thrace, avec le large baudrier d’or qui l’entoure, et qu’attache, en agrafe arrondie, une pierre éclatante. Le troisième se contentera de ce casque, la dépouille d’un Grec. »

Il dit : les rivaux se placent, le signal est donné, et soudain tous, l’œil fixé sur le but, s’élancent de la barrière comme un tourbillon, et dévorent l’espace. À leur tête, et bientôt les laissant loin derrière lui, brille et vole Nisus plus léger que le vent, plus rapide que l’aile du tonnerre. Après lui vient Salius qui le suit de plus près, mais de plus près à un long intervalle. Le troisième, à quelque distance, est Euryale ; puis Helymus, puis Diorès, qui touche presque du pied le pied de son rival, et se penche sur son épaule : s’il restait un plus long espace à parcourir, il le devancerait par un élan rapide, ou rendrait du moins la victoire douteuse.

Déjà presque au bout de la carrière, les coureurs, hors d’haleine, allaient toucher au but, quand l’infortuné Nisus glisse dans le sang dont de jeunes taureaux, immolés en ce lieu, avaient imprégné l’herbe verdoyante. Déjà heureux et fier de sa victoire, il ne peut fixer sur le sol humide ses pieds chancelants ; il tombe