Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/456

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l’Orient ! Ô mes fils ! n’accoutumez point vos cœurs à ces horribles guerres ; ne tournez pas vos forces redoutables contre le sein de votre patrie ! Et toi, le premier, toi qui tires des dieux ton origine, ô mon sang, arrête, et rejette loin de toi ces armes parricides.

« Celui-ci, vainqueur de Corinthe, et fier de la défaite des Achéens, montera au Capitole sur un char de triomphe. Celui-là doit renverser Argos et Mycènes, patrie d’Agamemnon : il frappera, dans le dernier des Éacides, la race de l’invincible Achille, vengera les Troyens ses aïeux et le temple de Minerve profané. Qui pourrait, ô grand Caton ! et toi, Cossus, vous passer sous silence ? Qui pourrait oublier la famille des Gracques, et les Scipions, ces deux foudres de guerre, fléaux de la Libye ; Fabricius et sa glorieuse pauvreté ; et toi, Serranus, conduisant la charrue pour féconder tes champs ? Fatigué de cette longue revue, où m’entraînez-vous encore, ô Fabius ! Te voilà, illustre Maximus, toi qui, seul, en temporisant, sauves la république !

« D’autres peuples, je le crois, sauront mieux amollir et animer l’airain, et faire sortir du marbre de vivantes figures ; ils parleront avec plus d’éloquence, et décriront plus savamment le mouvement des cieux et le cours des astres : toi, Romain, souviens-toi de soumettre le monde à ton empire. Voici tes arts, à