Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/512

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feuillage, et, la coupe à la main, invoquez le dieu qui nous est commun, et offrez-lui avec joie des libations de vin. »

Il dit, et le peuplier, cher à Hercule, ombrage ses cheveux d’un feuillage à deux couleurs. Sa main saisit la coupe sacrée ; à l’instant, tous, avec allégresse, épanchent du vin sur les tables et invoquent les dieux.

Cependant Vesper s’avançait dans l’Olympe incliné. Déjà les prêtres, et Potitius à leur tête, vêtus de peaux suivant la coutume, s’avancent portant des torches allumées. Ils renouvellent le banquet sacré : les mets de dessert couvrent les tables, et des bassins chargés d’offrandes sont déposés sur les autels. Alors, le front ceint de rameaux de peuplier, les Saliens se rangent, en chantant, autour des feux du sacrifice. Deux chœurs, l’un de jeunes gens, l’autre de vieillards, célèbrent, dans des hymnes, les exploits et la guerre d’Hercule. Ils rappellent comment, dans son berceau, il étouffa de ses mains deux serpents, premiers monstres que lui suscita sa marâtre ; comment il renversa par les armes les deux grandes cités de Troie et d’Œchalie ; comment, soumis au sceptre d’Eurysthée, il triompha de tant de périlleux travaux imposés par la haine fatale de Junon. « Héros invincible, c’est toi dont la main dompta les deux centaures, enfants de la nue, Hylée et Pholus. C’est toi qui terrassas le monstre