Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/513

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de Crète et l’énorme lion du rocher de Némée. Tu fis trembler les marais Stygiens et le gardien des enfers couché dans son antre sanglant sur des os à moitié rongés. Ni aucun monstre, ni le géant Typhée lui-même et ses armes terribles n’effrayèrent ton audace, et ton cœur ne fut point troublé, quand les cent têtes de l’Hydre de Lerne se dressèrent contre toi. Salut ! digne fils de Jupiter, nouvel ornement de l’Olympe ! sois-nous propice, et favorise de ta présence le sacrifice que nous t’offrons. »

Tels sont les exploits que célèbrent les Saliens. Ils chantent aussi l’horrible caverne de Cacus et ce monstre lui-même vomissant des flammes. Tout le bois retentit de leurs accents, que répète l’écho des collines.

Ces devoirs divins remplis, tous rentrent dans la ville. Le roi, appesanti par l’âge, s’avançait appuyé sur Énée et sur son fils, et, par des entretiens divers, charmait la longueur du chemin. Le chef troyen promène des regards attentifs sur ces lieux qu’il admire : il interroge ; il écoute avec une joie avide l’histoire de ces antiques monuments. Alors Évandre, fondateur des murs de Rome, lui dit : « Ces bois eurent jadis pour habitants des Faunes, des Nymphes indigènes, et une race d’hommes nés du tronc des chênes les plus durs. Incultes et sans lois, ils ne savaient ni